[RP] Odes, Lettres et Discours

Babun

Babun



Inscrit le: 24 Juin 2005

Posté le: Ven Déc 07, 2007 11:36 pm Sujet du message: [RP] Odes, lettres et discours

--------------------------------------------------------------------------------

Prenant exemple sur Messire Sieur_Phaco, Babun brulait d'envie de faire montre, lui aussi, de ses modestes productions. Oh! Il ne s'agissait pas de théatre, mais d'une ode. Babun, inextinguible bavard, aimait déclamer. Fusse un poème ou une plaidoirie, il aimait à jouer de la voix!
Anxieux des réactions, il s'essaya tout de même... D'autant qu'il avait consigné quelques compositions, datant de l'époque où son coeur battait à la manière des jouvenceaux.

Citation:
Aubade à Celle Qui Cause

à Blanche, ma Reine

Beau jour,
Celui où en bon fils
Je m'en fut à l'office.
Illuminant la croix
De ses cheveux de soie,
Une madone admirable,
Une Vierge intouchable
Fit alors battre mon cœur
D'une volée de bonheur.

Beau jour,
Où pris d'une fringale
Je vidais les étals
Au marché du dimanche
Espérant voir la Blanche.
La croisant en chemin,
Son sourire enfantin
Fit alors battre mon cœur
D'une volée de bonheur.

Beau jour,
Où toujours dans l'espoir
D'encore pouvoir la voir
J'allai à la gargote
Pour me rincer la glotte.
Je vis entrer la belle
Et son regard de miel
Fit alors battre mon cœur
D'une volée de bonheur.

Hélas pour mon malheur,
Mon amie, ma douceur,
Va bientôt se lier
Avec le tenancier.

Sortant de la taverne
Tous mes drapeaux en berne,
Je vous quitte sans repères,
Mon âme se désespère.

Dans cet amour sans cour
J'ai perdu pour toujours.
Ma blessure est profonde
Et la peine m'inonde.

Enfin, dernier détour :
Si vous cherchez un jour
L'auteur de cette aubade
Qui fit une dérobade
En restant mystérieux
Tout en croisant vos yeux,

Etudiez donc ces vers
Qui bien que peu diserts
Vous aideront un peu
A trouver l'amoureux
Qui sachant cause perdue
Sans signature se tut.

Toujours votre, (Babun, signature apposée par la suite)
Le 29 mai de l’an de grâce 1454

_________________
Babun... euh... tout simplement.
Devise: Zuhaitza ta lege zaharra! (L'Arbre et la vieille loi! / L'Arbre i la vella llei ! / ¡El Árbol y la vieja ley!)
Coup-d'coeur du moment (HRP) : Le Pendule de Foucault, Le Nom de la Rose... et bien d'autres encore.

Revenir en haut


Sieur_Phaco



Inscrit le: 16 Jan 2006
Localisation: Chambéry, Duché de Savoie
Posté le: Sam Déc 08, 2007 3:19 pm Sujet du message:

--------------------------------------------------------------------------------

Monsieur le bourgeois Babun,

Votre plume est à l'image de votre langue: définitivement sans pareille.
Acceptez en conséquence mes compliments les plus sincèrement dénués de toute flagornerie.
Au plaisir (relatif de tout de même) de vous entendre bientôt discourir contre les vues du clergé et de la noblesse.
_________________


Revenir en haut


Babun



Inscrit le: 24 Juin 2005

Posté le: Sam Déc 08, 2007 9:22 pm Sujet du message:

--------------------------------------------------------------------------------

Babun s'inclina devant son auditoire restreint... certe, mais non sans qualité!

J'espère ne pas vous décevoir en l'espèce Messire de Chevelu.

Quant à savoir à quel propos, du plaisir ou des vues contraires, l'espérance se rapportait-elle... Babun n'en dit pas plus, laissant à la sagacité de son interlocuteur le soint de discerner le fond du mot.
_________________
Babun... euh... tout simplement.
Devise: Zuhaitza ta lege zaharra! (L'Arbre et la vieille loi! / L'Arbre i la vella llei ! / ¡El Árbol y la vieja ley!)
Coup-d'coeur du moment (HRP) : Le Pendule de Foucault, Le Nom de la Rose... et bien d'autres encore.

Revenir en haut


General



Inscrit le: 14 Déc 2004

Posté le: Dim Déc 09, 2007 12:21 am Sujet du message:

--------------------------------------------------------------------------------

Un texte de qualité, bien construit, très agréable à lire. Il y a un style c'est certain.
D'autant que vous pouvez être assuré de la sincérité de mes propos tout simplement car je ne suis pas un grand amateur de ce genre, j'aurais donc préféré me taire plutôt que de jouer l'hypocrite si cela ne m'avait point plu. Mais malgré que ce ne soit pas mon genre favori, je sais apprécié et reconnaître la beauté (ou sans aller jusque là, plus simplement : je sais ce qui me plait et ce qui ne me plait pas).
Je lirais donc vos prochaines créations, en espérant qu'il y en ait, avec joie. Je vous souhaites bonne continuation.

Revenir en haut


Edlweisss



Inscrit le: 25 Nov 2006

Posté le: Lun Déc 10, 2007 1:04 pm Sujet du message:

--------------------------------------------------------------------------------

Si Edl était en Savoie en ce moment , elle aurait été fort agréable surprise par cette qualité qu'elle ne connaissait pas encore du sieur au chapeau déplumé de Chambéry. Elle lui aurait certainement adressé des ficelles de caleçon pour son oeuvre et en redemanderait, des oeuvres pas des caleçons...
_________________


Revenir en haut


alpi



Inscrit le: 28 Déc 2005
Localisation: Savoie
Posté le: Ven Déc 14, 2007 11:01 am Sujet du message:

--------------------------------------------------------------------------------

Avec son air, son allure de protestant, Babun avait depuis un moment attiré l'attention du viel homme.
Oh certes il n'etait qu'homme de guerre et croyait encore que la plupart des chose se reglent par l'épée, mais il savait que montaient, de plus en plus, ces nouveaux hommes qui pouvaient faire autant de mal ...ou de bien avec une plume.

Dernière édition par alpi le Ven Déc 14, 2007 12:55 pm; édité 1 fois

Revenir en haut


gwendhaël



Inscrit le: 30 Aoû 2007

Posté le: Ven Déc 14, 2007 12:01 pm Sujet du message:

--------------------------------------------------------------------------------

La jeune femme avait écouté discrètement, admirative de la manière dont l'orateur savait jouer des mots et les associer, créant une telle oeuvre.

Timide, elle n'avait osé féliciter l'homme qui parlait si bien, et s'était contentée d'admirer en silence, un léger sourire sur les lèvres.

Elle resta donc là, attentive, se demandant s'il les honorerait d'une nouvelle tirade, tout aussi bien tournée.
En ces temps d'élections, la poésie et les arts se faisaient rares, et la jeune troubadour appréciait ces moments d'échappée à la vie trépidante.
_________________
maréchale chef d'Annecy
ambassadrice de Savoie auprès du Maine et de l'Anjou

Revenir en haut


Babun



Inscrit le: 24 Juin 2005

Posté le: Ven Déc 14, 2007 10:13 pm Sujet du message:

--------------------------------------------------------------------------------

Babun se dit que cette fois, il fallait varier les genres et il décida de présenter une de ses plaidoiries... Il pensa à celle de l'affaire Piwi. Peut-être les savoyards eurent-il, à l'époque, vent de ces brigands qui se faisaient appeler "la bande à Féline" qui firent ravage en Bourgogne (HRP à grand renfort d'un RP assez effrayant mais sympathique!!):

Citation:
(Je m’adresse ici en tant qu’avocat de Piwi – 2ème plaidoirie de la défense)

Messire le Juge,

J’entend que mon client, Piwi, est accusé de brigandage, j’entend même – qu’Aristote soit clément avec ceux qui professent de telles souhaits – qu’il mériterait la mort… Je me révolte Messire le Juge (il s’agit, bien entendu, d’une figure de style… je préfère le préciser au vu du zèle déployer par l’accusation pour faire condamner coûte que coûte ses « proies ») ! Je disais donc que je me révoltais, car nous ne pouvons laisser faire de telles cruautés ! Piwi souffre de la maladie, hélas incurable, qu’est le manque d’esprit… Vous, honorables juristes, nobles soldats de nos institutions, vous êtes vu dotés par Dame Fortune d’un intelligence fort honnête - pour ne pas verser dans flatterie et dire « hors du commun » - et c’est bien pour cette raison que vous êtes aujourd’hui à vos postes ! Mais voyez mon client : il ne parle que malaisément et son esprit fonctionne au plus mal ! Privé de père, privé de mère, Piwi a été élevé par ses deux sœurs, Nina et Féline, qui elles-mêmes peu versées dans les sciences parentales, ont eu bien du mal à tirer Piwi hors du néant qui l’entourait. Elles on réussi, grâce à un régime – assez particulier je vous l’accorde – uniquement à base de viande, à développer chez lui un minimum de capacités de son intellect. Mais cela n’empêche pas que mon client n’a pas tout son esprit. D’ailleurs, les témoins eux-mêmes reconnaissent la folie de mon client. Akilon, ne s’embarrassant pas de formes inutiles, n’hésite pas à décrire Piwi comme manquant d’humanité. Quant à Vaxilart, ses propos sont encore plus explicits sur ce point, il le dit lui-même : « cette homme est fou ». Ultime démonstration de cette folie : Piwi, accusé de brigandage, n’a même pas la capacité de se défendre. Voyez ses propos, lors de la première plaidoirie : « Piwi gentil aimer viande ». Alors qu’on le menace des pires accusations, le pauvre bougre ne se rend pas compte de la gravité de la situation et ne peut même pas s’expliquer. Et l’on veut condamner à tout prix ce fou… au lieu de le soigner…

Mais il y a plus grave ! Mon client, le susnommé Piwi, doit répondre devant cette cour d’une grave accusation de brigandage. Il serait, selon l’acte d’accusation établit par l’honorable Silver, procureur ducal, « coupable d’avoir attaquer de nombreux voyageurs pour les dépouiller de tous leurs biens ». Certes, cela constitue une excellente description de l’acte de brigandage, et je félicite l’accusation pour la clarté de ses définitions. Mais il ne suffit pas de définir la notion de brigandage pour faire de mon client un brigand ! Par quelle paraisse - inexcusable de la part d’un procureur aussi compétent que l’actuel – l’acte d’accusation n’établit-il pas une liste descriptive, précise, chiffrée et datée de ces soit disants méfaits commis par Piwi ? Et l’on devrait donc, nous juristes bourguignons qui prétendons administrer le droit de manière juste et équitable, se contenter d’un évasif et plus qu’imprécis : « la liste serait trop longue a énumérer » ? Je vous l’avoue, Messire le Juge, lorsque j’ai constaté ce manque apparent de rigueur dans l’acte d’accusation, j’ai aussitôt supposé que cela été du au fait que les témoins appelés pas l’accusation préciseraient par leurs récits les faits reprochés à Piwi. Or, à ma grande stupéfaction, il n’en est rien ! Le sergent Akilon, en bon soldat, récapitule avec précision et concision le déroulement de l’arrestation de mon client. Mais aucune indication sur les méfaits commis par Piwi. Quant au témoignage du colonel Vaxilart, on en retire qu’une bien maigre information sur les méfaits commis par Piwi : « lui et ses comparses se sont venté de leurs actes publiquement, sa culpabilité est avérée ». Mais là encore, ce ne sont qu’allégations sans précisions. Enfin, j’en arrive au réquisitoire, où j’avais espéré – ultime espoir – trouver enfin l’énumération précise et démontrée des méfaits de Piwi… Déception ! L’accusation se borne à parler de « l’ampleur des faits » et du « nombre d’attaques recensées ». Mais quels faits ? Quelles attaques ? Devant ce vide absolu de l’accusation, je m’interroge : de qui se moque-t-on pour accuser ainsi un pauvre bougre, à tord et à travers, sans préciser aucun crime, aucun lieu, aucune date, aucun élément concret et vérifiable ; sans apporter une once de preuve, ni même de commencement de preuve ? La Cour de Justice de Bourgogne n’est pas une chambre d’enregistrement de condamnations partiales, illégitimes et arbitraires ! Non messieurs de l’accusation ! La Cour de Justice de Bourgogne est un instrument de justice et d’équité qui a pour seul guide la vérité ! Et pour juger en toute vérité, il importe que chaque élément avancé – à commencer par les motifs de l’accusation – soit justifiable et justifié !
Je réfute donc toutes les accusations de brigandage portés à l’encontre de mon client au motif qu’elles ne reposent sur aucun élément tangible : ni descriptions, ni preuves.

De plus, Messire le Juge, je souhaite revenir sur certains éléments de ce procès qui me troublent passablement.
D’une part, je voudrais souligner, et ce sans vous offenser, le fait que vous êtes vous-même compté parmi les soi-disant victimes de Piwi. Or, l’homme de droit que vous êtes n’aura pas manqué d’étudier le délicat problème d’impartialité qui se pause lorsque le juge est également victime du prévenu. Je m’interroge donc : cette cour, dans sa composition actuelle, est-elle bien légitime à connaître de cette affaire ?
D’autre part, je m’interroge sur le bon respect des droits de la défense. En effet, suite à la reconnaissance comme fou, par le colonel Vaxilart, de mon client, et suite à la première plaidoirie de ce dernier, la cour a pu constater que mon client n’était pas en état de mener correctement sa défense. Or, à aucun moment les magistrats habilités à le faire n’ont eu recours à la commission d’office d’un avocat afin de préserver le bon droit de la défense. Et ce, alors même que la loi ducale, dans le Grand Coutumier de Bourgogne (sous-article 5-E des statuts du Barreau de Bourgogne), prévoit que « le juge et le procureur ont la possibilité, s’ils le jugent nécessaire, de saisir le Barreau afin que le Bâtonnier désigne un avocat appelé à défendre l’accusé concerné ». Cet article précise notamment le cas d’un « état nécessitant une assistance à la défense » où « le juge (ou le procureur) peut imposer à un accusé un avocat commis d’office en invoquant l’état de nécessité » et où « le juge (ou le procureur) pourra par exemple estimer qu’un accusé ne se rend pas bien compte des graves conséquences que peut avoir sa mauvaise défense et lui adjoindre alors un avocat commis d’office ». Cette possibilité prévue par la loi n’a pas pour seul objet la figuration ! Lorsque la cour constate une incapacité à la défense telle que la présente, n’est-il pas alors opportun qu’elle applique cette règle ? Je pense que la cour aurait du, en tout état de cause, demander la désignation d’un avocat. Imaginez que sans l’intervention in extremis de Féline, sœur de Piwi, aucun avocat n’aurait été consulté ! La condamnation qui aurait alors été prononcée aurait été entachée de cette ignominie qu’est l’abus de la faiblesse d’autrui !
En troisième lieu, je souhaite réagir à certains propos excessifs tenus par les témoins de l’accusation, qui sans vergogne et en toute barbarie en appellent à la torture et à la mise à mort ! La Cour de Justice de Bourgogne est une institution de droit appartenant à un duché civilisé : de tels propos barbares n’ont pas à être proférés dans cet antre de la justice qu’est l’endroit où nous nous trouvons. Sans compter les propos très imaginatifs du colonel Vaxilart – trop imaginatifs ! C’en est de la diffamation – qui se permet d’interpréter les propos de mon client « Piwi gentil aimer viande » et qui invente une mise en scène de toute pièce et dénonce une injure faite à la cour. Mais on se moque du monde ! Oui mon client aime la viande, et ce n’est pas pécher que je chasse ! (pardon, que je sache...). D’ailleurs il n’y a pas besoin d’être un esprit des plus adroits pour comprendre l’explication que tente de nous donner Piwi : ce faible d’esprit, croyant qu’il a été arrêté à cause du morceau de viande qu’il tenait dans la main, explique simplement pourquoi il avait ce morceau dans la main. Et lorsque j’entends le témoin nous dire que Piwi a proféré des menaces à l’encontre de la cour sous prétexte qu’il a parlé en regardant le procureur, je m’insurge ! Comment un colonel des plus sérieux dans son travail se permet-il de proférer de telles interprétations rocambolesques ? Je note là une simple volonté d’enfoncer encore le pauvre hère qu’est Piwi. J’ai honte pour la Bourgogne lorsque j’entends ses représentants des armes parler ainsi !
Dernier élément avant de conclure, je souhaite souligner que Piwi n’a opposé aucune résistance lors de son arrestation. Je pense que c’est un point important… Piwi a fait confiance en la justice des hommes !

Mais je perçois quelques bâillements, aussi vais-je me hâter de conclure ma plaidoirie.
Messire le Juge, au vu des éléments présentés par l’accusation, la cour est dans l’impossibilité de condamner justement Piwi : aucun faits détaillés, aucunes preuves… Compte tenu de ce constat, ainsi que des divers autres manquements que j’ai constaté ci-avant, je rejette catégoriquement l’ensemble des motifs d’accusation. Par la même, je demande la relaxe immédiate de mon client.

Je remercie l’assistance de son attention,

Babun, avocat de Piwi
A Dijon
Le 5 juin de l’an de grâce 1454

_________________
Babun... euh... tout simplement.
Devise: Zuhaitza ta lege zaharra! (L'Arbre et la vieille loi! / L'Arbre i la vella llei ! / ¡El Árbol y la vieja ley!)
Coup-d'coeur du moment (HRP) : Le Pendule de Foucault, Le Nom de la Rose... et bien d'autres encore.

Revenir en haut

Edlweisss



Inscrit le: 25 Nov 2006

Posté le: Sam Déc 15, 2007 2:04 pm Sujet du message:

--------------------------------------------------------------------------------

Edl enfin de retour dans son pays ou prendre connaissance des écrits de l'illustre charpentier de sa belle ville et fut toute zémue à sa première lecture et parcequ'elle était courageuse continua sa lecture au deuxième texte présenté.

Citation:
coupable d’avoir attaquer de nombreux voyageurs pour les dépouiller de tous leurs biens ». Certes, cela constitue une excellente description de l’acte de brigandage, et je félicite l’accusation pour la clarté de ses définitions.


Elle éclata de rire en lisant cela et continua a se délecter de la plaidoirie. Elle applaudie Babun et ne put s'empecher de questionner

A t'il été relaxé ce pov Piwi si magistralement défendu?
_________________


Revenir en haut


Sieur_Phaco



Inscrit le: 16 Jan 2006
Localisation: Chambéry, Duché de Savoie
Posté le: Sam Déc 15, 2007 9:00 pm Sujet du message:

--------------------------------------------------------------------------------

Une oeuvre écrite ne vaut ni plus ni moins qu'une oeuvre culinaire. Pour moi l'écriture n'est que de la cuisine pour l'esprit, plus ou moins fine, plus ou moins digeste, plus ou moins savoureuse.

Vous nous avez assurément servi ici le plat de résistance, Messire Babun. Ne vous en déplaise, je préfère les plats plus légers... Félicitations tout de même pour la beauté de la plaidoirie, tous les ingrédients sont réunis:

Avec adresse, patience et rigueur vous maniez toujours dans le bon sens la langue, creusez avec sagesse le verbe, cherchez avec justesse la délicatesse ou la brutalité de votre verve, affirmez votre style, puis le modérez : tout est dans la mesure, le bon goût, la discrétion. Tout en évitant de tomber dans la banalité.

Vous démontrez que l'on peut briller sans être vain, de même qu'on peut être bon sans être stérilement agité. Le miracle de l'Art est là.

Mes respects, Messire.
_________________


Revenir en haut

Babun



Inscrit le: 24 Juin 2005

Posté le: Sam Déc 15, 2007 9:13 pm Sujet du message:

--------------------------------------------------------------------------------

Hélas... je ne m'en souviens plus! (HRP je crois qu'il avait été éradiqué..., mais comme je n'avais pas de connection internet personnelle à l'époque, mes archives en ont souffert : je n'ai pas la fin du procès... et je ne sais absolument pas pourquoi... Quoiqu'il en soit, Piwi avait disparu de la circulation depuis le procès...).

Messire Sieur_Phaco, je tacherai donc de vous servir un dessert vendredi prochai... Et si le temps me le permet... j'envisage même un petit digestif que je suis en train d'écrire en ce moment même.
_________________
Babun... euh... tout simplement.
Devise: Zuhaitza ta lege zaharra! (L'Arbre et la vieille loi! / L'Arbre i la vella llei ! / ¡El Árbol y la vieja ley!)
Coup-d'coeur du moment (HRP) : Le Pendule de Foucault, Le Nom de la Rose... et bien d'autres encore.

Revenir en haut


Babun



Inscrit le: 24 Juin 2005

Posté le: Ven Déc 28, 2007 7:09 am Sujet du message:

--------------------------------------------------------------------------------

Gentes Dame et non moins aimables Messires, j'ai le plaisir de vous déclamer aujourd'hui, ce qui fait office de suite à ma première ode:

Citation:
Lettre alexandrine pour un coquelicot blanc

à Blanche, ma si patiente Calliope

Chère amie,
Après cet épisode que je pensais sans suite
Vous avez protesté pour que je ne vous quitte.
Entendant votre appel, je commence à douter :
Aurais-je dans mon poème oublié d'écouter ?
Ni mon cœur, ni mon âme, ne souhaitent Oh ! grand jamais
Trahir mon compagnon, briser votre bien-aimé.
C'est pour moi un obstacle à dévoiler mon nom,
Oublier qu'avant moi il y a votre Union.
Ne pouvant vous cacher mes sentiments pour vous,
Supplice de Tantale, eau fraîche qui rendrait fou,
Une aubade j'ai écrit en guise d'au revoir.
La tentative fut folle, mais non pas illusoire,
Elle vous a donc touché, modeste chansonnette...
Si seulement l'amour pouvait être plus honnête !

Toujours vôtre [Babun]
Le 3 juin de l’an de grâce 1454


A ceux qui s'ennuieraient à lire ces vers, qu'ils cherchent le message "discret" (à défaut de "secret") qui s'égraine dans le texte... Je paie un coup au premeir qui trouve (déjà que je dois ma tournée à Cardaillac... ).
_________________
Babun... euh... tout simplement.
Devise: Zuhaitza ta lege zaharra! (L'Arbre et la vieille loi! / L'Arbre i la vella llei ! / ¡El Árbol y la vieja ley!)
Coup-d'coeur du moment (HRP) : Le Pendule de Foucault, Le Nom de la Rose... et bien d'autres encore.

Revenir en haut


gwendhaël



Inscrit le: 30 Aoû 2007

Posté le: Ven Déc 28, 2007 9:44 am Sujet du message:

--------------------------------------------------------------------------------

messire votre ode est magnifiquement tournée,
et si je pense avoir trouvé le message "caché",
je ne le révèlerai point ici,
laissant à d'autres auditeurs le plaisir à leur tour de le "chercher".

bienheureuse blanche qui inspire de si belles phrases...

_________________
maréchale chef d'Annecy
ambassadrice de Savoie auprès du Maine et de l'Anjou

Revenir en haut


Sieur_Phaco



Inscrit le: 16 Jan 2006
Localisation: Chambéry, Duché de Savoie
Posté le: Dim Déc 30, 2007 12:01 pm Sujet du message:

--------------------------------------------------------------------------------

Lettre à une voyageuse.

Citation:
Vous êtes belle lorsque sur votre visage souffle le vent, qu'il déclot vos lèvres, fait trembler vos cils et agite vos frisures, comme s'il était votre amant, fou et caressant. Vous êtes belle à mes yeux, vous la dédaignée des riches, des citadins et des cœurs sédentaires. Vous avez la chevelure italienne, le regard ombreux et la bouche tentatrice. Vous êtes née de la terre, avec l'éclat du marbre sur la peau, la senteur des bois dans les cheveux, la pluie sur le front et un peu d'or dans le cœur. Et si vos pieds sont nus, c'est que votre pas demeure libre, sans attache. Libre comme vous, fille des nuages, enfant du soleil, fleur nomade.

Je ne rougis point de votre habit déchiré, ni de vos chevilles cendreuses, ni de votre coiffure de broussaille qui se délie sous la brise, et qui met tant de grâce sur vos traits insouciants... On vous appelle va-nu-pieds, voleuse ou bien souillon.

Pourtant vous avez la beauté naturelle de l'ange. Vous chantez de chemin en chemin, le cœur aussi léger que l'air, et dites la bonne aventure avec plein d'ingénuité dans l’œil, un sourire d'enfant sur les lèvres. Vous êtes l'Esméralda incarnée : danseuse vagabonde, créature errante, ballerine sans semelle, cavalière des pavés. Vous êtes liberté, danse, poussière, cheveux fous, chants lancés aux nues, airs perdus dans l'azur et rires emportés par le vent. Eternel baladin, vous êtes l'enfant de la Bohème.

Vous êtes passée, et je n'ai jamais pu vous oublier.

Donné à Chambéry, an 1455 de décembre le trentième.
Baron Phaco de Bourg-Saint-Maurice.

_________________


Revenir en haut


Babun



Inscrit le: 24 Juin 2005

Posté le: Mar Jan 08, 2008 3:21 pm Sujet du message:

--------------------------------------------------------------------------------

Babun avait avidement savouré (délicieuse antinomie ) le verbe de Sieur_Phaco. Pour remercier son ami qui se piquait au jeu, Babun lui déclama tantôt une petite composition sur un ton commençant avec le sérieux de l’honneur et s’achevant sur des accents gaillards :

Citation:
Ami des mots, entendez préalablement
Que ce ne sera point contre remboursement
Que je ferais d’éloges ni de compliments
Car j’oies vos bons accords sonnant si joliment.
Votre plume dit bien l’amour d’impénitent
Qui brûle vos entrailles et vous engorge tant.
On ne saurait voir la qu’un chaste dévouement,
N’en prenez guère ombrage, nous vous aimons autant.


Babun sourit largement à Sieur_Phaco et s’inclina pour ponctuer la fin de sa tirade.
_________________
Babun... euh... tout simplement.
Devise: Zuhaitza ta lege zaharra! (L'Arbre et la vieille loi! / L'Arbre i la vella llei ! / ¡El Árbol y la vieja ley!)
Coup-d'coeur du moment (HRP) : Le Pendule de Foucault, Le Nom de la Rose... et bien d'autres encore.

Dernière édition par Babun le Mar Jan 08, 2008 3:45 pm; édité 1 fois

Babun



Inscrit le: 24 Juin 2005

Posté le: Mar Jan 08, 2008 3:23 pm Sujet du message:

--------------------------------------------------------------------------------

Babun avait avidement savouré (délicieuse antinomie ) le verbe de Sieur_Phaco. Pour remercier son ami qui se piquait au jeu, Babun lui déclama tantôt une petite composition sur un ton commençant avec le sérieux de l’honneur et s’achevant sur des accents gaillards :

Citation:
Ami des mots, entendez préalablement
Que ce ne sera point contre remboursement
Que je ferais d’éloges ni de compliments
Car j’oies vos bons accords sonnant si joliment.
Votre plume dit bien l’amour d’impénitent
Qui brûle vos entrailles et vous engorge tant.
On ne saurait voir la qu’un chaste dévouement,
N’en prenez guère ombrage, nous vous aimons autant.


Babun sourit largement à Sieur_Phaco et s’inclina pour ponctuer la fin de sa tirade.
_________________
Babun... euh... tout simplement.
Devise: Zuhaitza ta lege zaharra! (L'Arbre et la vieille loi! / L'Arbre i la vella llei ! / ¡El Árbol y la vieja ley!)
Coup-d'coeur du moment (HRP) : Le Pendule de Foucault, Le Nom de la Rose... et bien d'autres encore.

Revenir en haut


Sieur_Phaco



Inscrit le: 16 Jan 2006
Localisation: Chambéry, Duché de Savoie
Posté le: Mar Jan 08, 2008 6:06 pm Sujet du message:

--------------------------------------------------------------------------------

Le baron applaudit tout aussi sincèrement le bourgeois. Et comme il fut pitié que pareil échange de compliments en resta là, il renchérit:

Pourquoi penser à maitre quand il faut voir émule
Qui sue à rimailler comme en pleine canicule,
Prêt à vous envoyer pléthore de renoncules.
Devant votre talent, Babun, je capitule,
Car mes rimes ressemble plutôt à un bidule,
Indigne de remplir un feuillet minuscule,
Quand vous avez Monsieur le sens de la formule
Au point de me laisser pantois et incrédule,
Admirant votre Esprit, je le dis, Majuscule,
Qui me fait me sentir le cerveau d’une mule,
Et qui fait que j’arrête ces vers ridicules :
Car je n’accepte pas qu’à la fin il manque « ule ».

Et à son tour il se fendit de la révérence la plus gracieuse que sa panse rebondie lui permettait sans risque de choir.
_________________


Revenir en haut


azalee59390



Inscrit le: 31 Mar 2005
Localisation: Château de Cernex, Attend le retour de son Bienaymé Charles
Posté le: Sam Jan 26, 2008 7:24 pm Sujet du message:

--------------------------------------------------------------------------------

(HRP)
Souhaitez-vous que ce topic soit conservé aux archives savoyardes?

Revenir en haut


Babun



Inscrit le: 24 Juin 2005

Posté le: Sam Jan 26, 2008 11:29 pm Sujet du message:

--------------------------------------------------------------------------------

HRP: Moi je suis pour... mais suis-je objectif?
_________________
Babun... euh... tout simplement.
Devise: Zuhaitza ta lege zaharra! (L'Arbre et la vieille loi! / L'Arbre i la vella llei ! / ¡El Árbol y la vieja ley!)
Coup-d'coeur du moment (HRP) : Le Pendule de Foucault, Le Nom de la Rose... et bien d'autres encore.